Contrat de Construction de Maison Individuelle : réception judiciaire en l’absence de réception amiable

Contrat de Construction de Maison Individuelle : réception judiciaire en l’absence de réception amiable

Publié le : 27/01/2020 27 janvier janv. 01 2020

La réception est l’acte par lequel le maître d’ouvrage accepte, avec ou sans réserves, les travaux réalisés par un tiers.

L’article 1792-6 du Code civil prévoit dans son premier aliéna, qu’à défaut de réception amiable des travaux, celle-ci peut être effectuée de manière judiciaire.

Régulièrement interrogée à ce sujet, la Cour de cassation a précisé les contours de la réception judiciaire, et dans une décision du 21 novembre 2019 elle confirme la réception judiciaire sans réserve de l’ouvrage réalisé dans le cadre d’un contrat de construction de maison individuelle (CCMI), à défaut de réception amiable entre les parties.

Dans les faits, un couple a conclu un CCMI avec une société de construction, avec réserve de travaux à leur charge concernant le second œuvre. Au moment de signer un troisième avenant, les parties ont un différend, les propriétaires refusent de payer le solde réclamé par la société et refusent de réceptionner l’ouvrage. La construction étant stoppée à la demande du couple au stade de la mise hors d’eau, la société de construction procède à une expertise qui fixe le montant dû par les maîtres d’ouvrage au stade où sont stoppés les travaux, et assigne le couple en paiement de la somme, ainsi qu’en fixation d’une réception judiciaire.

Saisie des griefs la Cour d’appel confirme le jugement de première instance, fixe la réception judiciaire sans réserves et condamne le couple au versement de la somme réclamée par le constructeur, lesquels forment un pourvoi en cassation.

Les propriétaires contestent la fixation de la réception judiciaire en reprochant à la juridiction d’avoir violé les dispositions de l’article L 231-6 du Code de la construction et de l’habitation, qui prévoient que la réception d’un CCMI avec fourniture de plans ne peut résulter que d’un écrit. Argument qui avait été rejeté par la Cour d’appel au motif que cette exigence n’est due qu’en matière de garantie de parfait achèvement.

La Cour de cassation rejette le pourvoi et rappelle que « Les dispositions applicables au CCMI, qui n’imposent pas une réception constatée par écrit, n’excluent pas la possibilité d’une réception judiciaire ».

Par cette décision la Cour fait une application stricte de l’article 1792-6 du Code civil aux faits de l’espèce, puisqu’en l’absence d’écrit et en l’absence de réception amiable, la réception judiciaire est fondée.

Cour de cassation, civile, Chambre civile 3, 21 novembre 2019, 14-12.299

Historique

  • Contrat de Construction de Maison Individuelle : réception judiciaire en l’absence de réception amiable
    Publié le : 27/01/2020 27 janvier janv. 01 2020
    Actualités
    Contrat de Construction de Maison Individuelle : réception judiciaire en l’absence de réception amiable
    La réception est l’acte par lequel le maître d’ouvrage accepte, avec ou sans réserves, les travaux réalisés par un tiers. L’article 1792-6 du Code civil prévoit dans son premier aliéna, qu’à défaut de réception amiable des travaux, celle-ci peut être effectuée de manière judiciaire. Réguliè...
  • Qu’est-ce que la Déclaration Attestant l’Achèvement et la Conformité des Travaux (DAACT) ?
    Publié le : 23/12/2019 23 décembre déc. 12 2019
    Actualités
    Qu’est-ce que la Déclaration Attestant l’Achèvement et la Conformité des Travaux (DAACT) ?
    Le titulaire d’un permis de construire ou d’aménager (ou son mandataire), a l’obligation d’adresser une déclaration attestant l’achèvement et la conformité des travaux effectués en vertu de l’autorisation d’urbanisme.  Les formalités  Le dépôt de la DAACT se fait en mairie via un formulaire...
  • Acceptation de l’ouvrage avec réserves : la responsabilité décennale peut être engagée
    Publié le : 04/12/2019 04 décembre déc. 12 2019
    Actualités
    Acceptation de l’ouvrage avec réserves : la responsabilité décennale peut être engagée
    L’article 1792 du Code civil pose pour principe que tout entrepreneur ayant participé à la construction d’un ouvrage, est susceptible de voir sa responsabilité engagée dans un délai de dix ans à compter de la réception.  Ce principe s’applique lorsque des dommages sont constatés et compromettent...
  • Les parties communes d’une copropriété
    Publié le : 22/11/2019 22 novembre nov. 11 2019
    Actualités
    Les parties communes d’une copropriété
    La définition donnée aux parties communes est posée par la loi du 10 juillet 1965 (n°65-557), dans son article 3, qui précise qu’elles correspondent aux parties des bâtiments ou des terrains affectés à l’usage ou à l’utilité de tous les copropriétaires, ou de plusieurs d’entre eux.  Ce même ar...
  • Résiliation d’un marché à forfait par le maître d’ouvrage
    Publié le : 19/11/2019 19 novembre nov. 11 2019
    Actualités
    Résiliation d’un marché à forfait par le maître d’ouvrage
    Le marché à forfait est un contrat conclu entre un entrepreneur et un maître d’ouvrage, pour la réalisation d’un ouvrage à prix fixe. Cette spécificité implique que les conditions tarifaires de la réalisation de la construction ne pourront pas évoluer, sauf accord du maître d’ouvrage. L’ouvrage s...
  • Litige avec un architecte et clause de conciliation obligatoire
    Publié le : 18/11/2019 18 novembre nov. 11 2019
    Actualités
    Litige avec un architecte et clause de conciliation obligatoire
    Certains contrats d’architectes comportent une clause de conciliation obligatoire préalable. Une telle stipulation a vocation de prévoir qu’en cas de différend, les parties saisissent le Conseil régional de l’Ordre des architectes, avant toute procédure judiciaire, à l’exception de demandes conse...
<< < ... 22 23 24 25 26 27 28 > >>